Lettres de mon Parrain

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 26/02/1461 - 18:40:12
Titre : Re: bof !
Ma chère Véra,

Des miches de pain à 3 écus ! Vous savez que je suis cardiaque ? Alors, pourquoi écrivez vous de telles choses, hein ! J'ai raté ma ville, visiblement ! Enfin, Le Mans ne serait pas ce qu'il serait sans moi !

Vous radine ? Voyons ! Vous dites qu'on a toujours quelque chose de son parrain ! A ce point là, ça semblerait louche ! Enfin, vous savez mon parrain était mon oncle, il était très radin.

Vous me conterez comment est la magnifique Tours et sa cathédrale.

Prenez soin de vous,
Je vous embrasse,
Lantarius.

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 27/02/1461 - 13:41:26
Titre : Re: Tours !
Bonjour chère Véra,

Vos courriers illuminent mes journées. Je ne fais rien de bien intéressant en ce moment.

Oh, pour les pains, vous avez sans doute raison !

Tours, alors, c'est magnifique, n'est ce pas ! Les rues y sont pavées, larges et belles. Enfin, de mon temps, c'était ça ! Le Mans n'est qu'un vulgaire taudis à côté de ça. Un hôtel à 1 écus, c'était plus cher à mon époque ! Nous avions couché dans l'hôtel d'un écossais...L'hôtel d'Osterlitz ! Le vieux doit être mort. Avez vous goûté du vin de Touraine ?

Le Berry ? Faites bien attention à vous !

Prenez soin de vous, je vous embrasse,
Lantarius.

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 28/02/1461 - 21:41:52
Titre : Re: Re: Re: Tours !
Bonsoir chère Véra.

Alors ? comme ça ? Un Turon vous faisait de l'oeil ? On vous soûlé ? J'aurais dû venir avec vous, décidemment ! J'aurais fait l'agent matrimonial !

Alors ce vin de Touraine ! Petite nature ! Vous soûle, hihi ! Vous auriez dû me voir jeune, on était bourré ! Et étant vieux, si un jour vous me voyez bourré, vous ne le répétez pas ! D'ailleurs, une fois, j'avais dragué une diaconesse. Enfin Chut !

En attendant de vos nouvelles berrichonnes,
Baisers, Lantarius.

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 01/03/1461 - 17:54:28
Titre : Re: Le Berry
Bonjour chère Véra

Vous savez bien que vous devez interpréter mes propos sur la taquinerie, roooh !

Mes aventures de jeunesse vous plaisent ? Oh, si je vous les contais toutes, nous en aurions pour des nuits et des jours !

Oh, eh ben, au Mans, c'est calme, je fais partie d'une armée qui défend la capitale, aujourd'hui, nous avons pris la cathédrale, Minlawa est parti, il y a une nouvelle évêque, j'ai cinq procès en cours, bref, rien de bien passionnant.

Poursuivie par une laie ? Oh oh ! Ça m'est déjà arrivé trois quatre fois, dans ma jeunesse !

Et sinon, est ce beau le Berry ?

Je vous embrasse, prenez soin de vous,
Lantarius.

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 02/03/1461 - 09:41:10
Titre : Le Berry
Bonjour chère Véra

Votre colère était feinte ! Rhaaa, je me suis fait avoir comme un bleu ! Mais vous inquiétez pas, je reprendrai la main ! Faut dire, vous jouez drôlement bien la colérique, même sur du papier à lettre !

Des tavernes en rase-campagne ? Faites attention à vous dans ces tripots là !

Draguer la nouvelle évêque ? Quelle idée ! Un respectable juge comme moi...

Rencontrer un peu de monde ? Oh oh ! Peut être mon futur beau-filleul, eh oui, j'invente des termes ! Vous savez, j'ai l'impression que vous êtes ma nièce, si si, je manque de vous écrire "ma nièce" des fois, bah !

J'ai hâte de rendre des verdicts, je vais pouvoir faire le Père la Morale !

Et sinon, comment-est ce le Limousin ? Et son vin ?

Prenez soin de vous,
Je vous embrasse,
Lantarius.

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 03/03/1461 - 08:26:11
Titre : Re: Re: Re: Le Berry
Bonjour Véra,

Il fait bien beau aujourd'hui, je vais certainement aller en promenade au bord de la Sarthe.

Hier, j'ai rendu deux verdicts. Vous n'avez pas reçu ma lettre d'hier ?

Répondez moi vite, je vous embrasse,
Prenez soin de vous, Lantarius.

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 03/03/1461 - 12:30:52
Titre : Re: Le limousin
Bonjour Véra.

Ne soyez pas honteuse ! Voyons ! Même moi, des fois, je ne réponds pas directement à vos lettres mais là ! Vous me cachez des choses ? Oh oh, coquine ! C'est quelqu'un que je connais en plus ! Fichtre ! Il va falloir recommencer les paris !

Pour ma part, aujourd'hui, je quitte l'armée ! Je vais redevenir un tribun en goguette !

Eh bien, oui, j'ai honte, pensez bien que la géographie, ce n'est point mon fort ! J'ai d'ailleurs beaucoup de mal pour situer les lieux dans mes histoires. En ce moment, j'essaie la nouvelle policière !

Vous n'avez plus un sou ? Fichtre ! Dépêchez vous d'épouser que quelqu'un, que je vous verse une rente ! Aussi mince soit-t-elle... Comme le ferait un grand-père !

Oh, j'ai condamné, messire Connor, celui qui vous avait trouvé charmante, a une peine sévère ! Tchac !

Au fait, vous voudriez pas me donner un indice pour mon beau-filleul ? Vous ne voudriez pas que votre rentre se dilapide en des paris perdus, hmm ! Puis vous me savez cardiaque, perdre de l'argent ferait bien lâcher mon coeur !

Prenez soin de vous, je vous embrasse,
Votre dévoué Lantarius

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 03/03/1461 - 13:19:04
Titre : Re: Re: Re: Le limousin
Yakhoouuu Véra ! Vous m'intriguez ! J'ai hâte ! Je suis impatient comme un môme ! Rassurez vous, je ne dirai rien, quoique "Quand un ragot court, de Lantarius, il part toujours", hein ! Enfin, je plaisante !

Une jeunette ? Voyons ! Vous me connaissez ! Je suis quelqu'un de sage ! Et de respectable !

Allez, en impatience de nouvelles, vos nouvelles,
Prenez soin de vous, je vous embrasse,
Le vieux Lantarius.

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 04/03/1461 - 10:36:26
Titre : Re: Re: Re: Le limousin
Bonjour chère Véra.

Je pars en promenade aujourd'hui, avec le bras d'une dame (la dame avec, ce n'est pas en rapport avec mon trafic d'organes) en bord de Sarthe ! La nouvelle évêque en plus !

Vous vous rendez-vous compte ? Elle me tutoie, au lieu de me vouvoyer ! Aucun respect des ancêtres ! Rassurez vous, quand je disais en goguette, je ne ferais rien avec elle, elle est évêque !

J'ai réglé mes procès ! Je suis aussi euphorique qu'un Juge qui a toujours raison !

Je vous embrasse, prenez soin de vous,
Lantarius.

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 05/03/1461 - 11:10:38
Titre : Rhooo, si on peut plus rien faire, alors !
Bonjour chère filleule,

Vous inquiétez pas, je ne ferais rien à l'évêque, quoique, elle sera encore plus tentée, elle a passée sa jeunesse dans un couvent. Mais bon, mon âge la fera rebrousser chemin !

Ah merci du compliment. Mais je ne touche pas aux atours de cette femme d'église ! Bien que...Bon, bref, passons, Limoges, dites vous ? Vous avez de quoi acheter de la porcelaine ? Nous y étions allés, plus jeunes, avec mon épouse. Le curé nous avait fait boire ! Ma tendre épouse était saoule !

J'ai mené l'enquête pour votre terre de glace : eh bah, j'ai pas trouvé ! Vous savez que je suis nul aux énigmes, hein !

Bah, vous avez peur ! C'est normal, moi aussi, j'ai eu peur de lui dire, ça s'est fait un peu par hasard...Vous verrez, je suis sûre que vous serez heureuse après ça, enfin, je l'espère de tout coeur.

Prenez soin de vous,
Je vous embrasse,
Lantarius.

P.S. Pas avant le mariage, hein !

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 05/03/1461 - 18:02:05
Titre : Re: Re: Rhooo, si on peut plus rien faire, alors !
Eh bien, s'il vous demande en épousailles, dites oui !
Par contre, vous savez que j'ai la main difficile pour les rentes et autres dot....

"Coquin !" Qu'est ça signifie ?! Toutes les femmes que je vois me traitent de coquin ! C'est qu'il doit y avoir de vrai !

D'ailleurs de quoi avez vous peur ? Du Loup ? De toute façon, ce ne sera qu'après mariage hein !

Je vous embrasse,
Le vieux coquin de Latarius.

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 06/03/1461 - 16:15:11
Titre : "de la tenue voyons !" Vous qui dites ça ?
Bonjour chère filleule !

Vous savez que j'aime commencer par le bas, alors, commençons par le bas de votre lettre !

Des petits curetons ? Voyons ! A mon âge ! Oh, personne n'a rien fait pendant la promenade, du moins, pour le moment, mais elle m'a dit :" Tu (elle me tutoie) poses beaucoup de questions." Et je lui ai répondu :" c'est que je m'intéresse à vous ! Enfin, à votre esprit, pas à votre corps, hein ! Votre..." Et je me suis tu, je m'enfonçais (pas dans elle non, hein !)

Il va me plaire ? Oh moi, je m'en fiche, c'est à vous qu'il doit plaire ! Une Véra soignée, oh oh, comme si vous ne l'étiez pas à tout instant ! Il est à Sarlat et demain il sera à Serrelat !

Ma bénédiction ? Pour ? Faire des cochonneries ? Ah bah dis dont, elle se lâche vite l'ex-nonne ! Mais soit vous l'avez : Pax, Amourax, Durex, Lex, Sex ! Amen !

Plus fripons que vous ? Vous ne le saurez jamais héhé ! Au XIVème siècle, vous me pensez si âgé ? Eh bien ! Moi, avec mon épouse, j'ai fait après mariage ! Par contre, après, on s'est lâchés, on a même fait entre deux... Hmm, va, j'en dis trop !

Pour la lueur dans les yeux, vous schématisez ! Il est vrai que...Une fille au Mans m'appelle Papi Pervers ! D'ailleurs, elle m'a demandé d'être sa demoiselle d'honneur à son mariage !

Une rente ? Moi ! Eh bien, soit, c'est accordé ! *Coup de marteau de juge*

Et s'il ne vous demande pas, alors soyez amants, qu'on ne le sache pas... Enfin, moi évidemment, je le saurai, j'ai des yeux et des oreilles partout, puis j'aime surprendre les jeunesse dans leurs ébats !

Allez, moi aussi, je vous adore et je vous embrasse,
Parrain-Coquin.

P.S. J'ai fait poster des homme à Tulle, si on vous attrape en train de... Le verdict sera terrible !

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 08/03/1461 - 18:42:35
Titre : Re: une mise au point !
Ma chère Véra,

C'est aujourd'hui que je vous réponds vraiment, vous me voyez désolé d'un tel retard.

Mon Lantarius lubrique ! Vous devenez insolente Véra ! Et le respect des ancêtres, hmmm ?

Rhoo, vous êtes baptisée, non ? Lui aussi ? Bah, 15 jours pour les bans ! Vous voilà mariés ! Soyez heureux les jeunes ! Avec moi comme témoin !

Car vous croyez que je ne vais pas vous surprendre ? J'ai des yeux et des oreilles partout ! L'aubergiste qui vous héberge, y travaille pour moi, le clochard qui faisait la quête sur la route, pareil, le tavernier, aussi... Vous êtes cernée, je vous dis !

Et coquine que vous êtes ! On a fait ça entre deux tonneaux, hein ! Du cidre, en plus ! Normandie !

Je ne serai pas témoin de Charlotte mais de Cerise, une amie.

Allez, je vous embrasse,
Soyez sage et prenez soin de vous,
Votre parrain qui vous adore.

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 09/03/1461 - 21:04:57
Titre : Re: Insolente ?
Rodisland ? RODISLAND ? Ah, je n'aurais mais alors JAMAIS cru ça moi ! Là, je suis sur le séant !

Sinon, au Mans, je m'occupe de la propagande comtale, la justice suit son cours. En ce moment, je juge un mort !

J'essaie de répandre un plat au Mans : le bout ! Un pain chaud fourré aux viandes et aux légumes cuits !

C'est beau l'amour ! Et dire que moi, vieux fou, je fantasme encore sur l'alliance de ma femme ! Vous me donnez envie d'être jeune ! Je vais faire une folie, tiens, dans la limite du raisonnable... Je vais commander du cidre, de Dieppe, un tonneau, ça ferait du bien !

D'ailleurs, dites moi, vous revenez au mans, après, hein ? Ou vous voyagerez ?

Vous me manquez, je vous embrasse,
Prenez soin de vous,
Lantarius, votre parrain qui vous adore.

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 10/03/1461 - 11:43:22
Titre : Re: heureuse
Évincée l'évêque ? Mais non, j'ai juste été dans ses "bonnes grâces" ! Comprenez ce que vous voulez.

Vous allez donc rester un peu là bas ! Fichtre ! Il va faire sa pastorale ? Que sens-je par là ? Mariage ? Soyez heureux, les jeunes ! Z'avez ma bénédiction ! Ça me rappelle ma jeunesse !

J'espère que vous vous mariez au Mans ! J'organise la réception !

Je vous embrasse ma filleule heureuse,
Votre parrain Lantarius qui vous adore.

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 11/03/1461 - 16:00:39
Titre : Les bonnes grâces de votre parrain.
Ma chère Véra,

Oh ? Vous allez vous installer ailleurs ? Soit. Fuyez ! Et ne revenez plus jamais ! *rit*

Je vous taquine ma chère Véra, pensez bien, j'aime trop ma filleule pour ça !

Le Mans est bien calme, la vie est quelque peu monotone, enfin, c'est ça, la vieillesse...

En ce moment, j'essaie d'écrire quelque histoire pour la Pie Bavarde. Ce sera l'histoire d'une femme.

Je vous embrasse,
Votre Lantarius.

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 13/03/1461 - 19:38:44
Titre : Re: Re: Les bonnes grâces de votre parrain.
Ma chère Véra,

Je tarde à vous répondre, il est vrai, j'espérais finir mon premier chapitre pour vous l'envoyer.

Fichtre, j'ai essayé de marchander un poêle pour le cadastre mais le marchand a la dent dure. J'ai froid !

J'ai l'impression que, depuis le début de la semaine, ma vie semble quelque peu vide ou...Monotone, enfin, ce doit être passager. D'ailleurs, je vais essayer d'aller organiser un pièce de théâtre.

Soyez sages, je vous embrasse,
Votre parrain.

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 15/03/1461 - 11:31:44
Titre : Re: Re: Les bonnes grâces de votre parrain.
Ma chère Véra

Votre parrain fait encore des siennes ! Une jeunesse m'a dit que j'étais bien conservé, alors depuis ce jour, soit hier, j'ai pris la confiance !

J'ai exploré un théâtre avec une jeune fille, vous le verrez en halle ! Je me suis confié à elle en taverne, j'ai même pleuré ! Elle s'appelle Ombreline, vous avez la suite de "Lantarius et ses dames" ! Je compte l'inviter à promener !

Je vous embrasse,
Soyez heureuse,
Lantarius.

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 16/03/1461 - 14:27:57
Titre : Re: Re: Les bonnes grâces de votre parrain.
Chère filleule,

J'ai pleuré, oui, car, en fait, j'ai raconté le jour où j'ai perdu ma défunte épouse.

Mais, ma chère filleule, j'ai une impression bizarre, en ce moment, j'espère que ce n'est pas une maladie, je suis troublé, par une damoiselle, et je ne plaisante pas.

Votre cher parrain,
Je vous embrasse,
Prenez soin de vous !

P.S. Mes amitiés à Rod !

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 16/03/1461 - 20:17:33
Titre : Re: sourire
Merci de vos mots Véra, cela me touche énormément.

En attendant, j'attends votre avis là-dessus :

Hôtel Marlier

I. La Baronnie de Roberval

Hortense de Roberval était née un beau jour de juin 1400, du baron Hector de Roberval et Louise de Roberval. La Baronnie se situait en amont de Beaumont-sur-Sarthe. C'était une baronnie entourée d'une forêt, réputée pour ses chasses. Il n'y avait aucun château, c'était une grosse ferme bourgeoise, avec sa cour, ses champs, ses animaux. Quelques autres fermes, un brin moins grosses, non loin, toujours sous la baronnie, s'égaraient dans la verte prairie. La prairie faisait un demi-cercle bordée par le bois et le diamètre était la Sarthe.
Hector de Roberval était un vieux général, très digne, aux moustaches blanches, le crâne défraîchi, ses cheveux blancs bordant son crâne, il était sage, militaire, posé, stratège. Sa femme,, brune, était son portrait féminin. Elle avait un frère, Victor, qui était deux ans plus vieux qu'elle. Tous deux reçurent une bonne éducation, s'adonnant aux travaux de la ferme. Aux quatorze ans d'Hortense, sa mère fut emporté par la maladie. Dès lors, le père s'assombrit, l�insouciant bonheur avait pris un aspect terne. Victor, à vingt ans se maria avec Louise de Bersilken, une Germanique. Ceci ramena le bonheur à Roberval. En deux ans, ils eurent trois enfants. Hortense avait 20, nous étions donc en 1420. C'est maintenant que notre histoire débute. Le père avait vieilli, ils vivaient avec sa fille dans le manoir de la baronnie, la famille de Victor vivant dans la grande ferme.
Hortense, devenue sage s'était cultivée et avait beaucoup lu, son frère était devenu buveur, bout-en-train, bon buveur ; le " Père Bon-Vivant" était devenu son surnom. Il aimait la chasse et les travaux de la ferme.
Hortense était devenue raffinée, elle avait pris des cours, cependant, elle aimait cette baronnie. Elle voulait aller au Mans, voir les théâtres, les bals, fréquenter la Cour Comtale, parler du Comte comme à un ami se disait-elle après ses lectures, puis elle poussait un long soupir, elle regardait par sa fenêtre la ferme qui l'entourait puis regardait au loin, lasse et rêveuse. Un bruit de cloche métallique se fit entendre. Il fallait aller dîner. Elle prit un châle rouge, et descendit le grand escalier avec son père, qui marchait d'un pas militaire. Ils ne parlaient pas, où échangeaient juste quelques mots banals ; son père, semblait toujours dans un songe silencieux. Ils sortirent, traversèrent la cour, et entrèrent dans la grande ferme. La salle était grande, tout en bois, une large table où étaient attablés tous les paysans de la baronnie avec Victor en président, son épouse à ses côtés. Alors, et ce, pendant tous les repas, les grivoiseries et blagues filaient, on buvait beaucoup, trop même, on trinquait pour la moindre chose, une explosion de joie secouait la table presque à chaque instant. Hortense et son père, assis dans un coin sombre de la table, dînaient en silence, comme dans un mépris total pour cette paysannerie. Ils partaient les premiers de la table, qui ne relevait même pas leur absence. Le père remontait au manoir, dans toujours ce même silence méditatif et profond. Hortense, recouverte de son châle, s'aventurait dans un chemin qui scindait la prairie jusqu'au boiss. Elle s'y promenait. Le soleil mourant, équilibriste de l'horizon, trouait le bois de ses rayons et inondait la Sarthe d'une couleur saumon. Elle marchait, silencieuse, et remuant ses rêves, elle croyait qu'elle allait passer sa vie ici, à attendre de vivre. Elle baissait la tête quand quelque brise légère la faisait frissonner. Enfin, arrivée à l'orée du bois, elle s'asseyait sur un tronc d'arbre allongé et contemplait la baronnie qui autrefois, l'aurait émue à cette beauté que le soir rendait splendide, mais, à chaque fois, elle se rendait compte que ce berceau de l'enfance était devenue un prison où l'ennui était tortionnaire. Le chemin continuait, s'enfonçant dans le bois, il avait un aspect divin, ébloui de la lumière orange du soir qui perçait chaque espace que le bois laissait pour éclairer ce chemin. Hortense s'y tournait, ce chemin de la liberté, elle aurait voulu courir pour s'échapper de cet endroit, rejoindre les folies, les amours, les châteaux, les bals. Mais sa vie était morne, et rien n'allait la faire revivre si elle continuait ainsi.

Je vous embrasse,
Lantarius.

P.S. Pour vous, va, je vais bien voyager

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 18/03/1461 - 20:56:12
Titre : Amoureux

Ma chère Véra

C'est un parrain amoureux qui vous écrit. Oui.

Je suis ravi que mon histoire vous ai plus. J'ai hâte de vous envoyer la suite.

Mais l'amour m'empêche de vous écrire plus,

Je vous embrasse,
Votre parrain amoureux.

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 20/03/1461 - 19:56:16
Titre : Mon parrain fougueux ? Oui !
Ma chère filleule !

Excusez mon temps de réponse, l'amour me fait oublier l'essentiel, c'est-à-dire vous !

Mon amoureuse ? Oh oh, elle se nomme Ombeline. Je lui ai offert un livre, je lui ai même fait un compliment ! Elle peut peut-être ne pas sembler très belle au premier regard mais je l'aime. Seulement, je n'ose pas lui dire.

Nous avons fait une promenade et je lui ai pris la main. [HRP : Halle du Mans -> La vie est un long fleuve tranquille, z'allez bien rire ^^ ou pas] Je suis amoureux jusqu'au cou ma filleule.

Et vous m'avez désobéi, à propos du mariage ? Je ne grognerai pas, du moins, j�essaierai, vous allez me trouver indiscret, mais, entre nous, on ne se cache plus rien, hein ! Cela a-t-il été plaisant au moins ? Quel était le cadre ?

Je vous embrasse,
Lantarius.

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 25/03/1461 - 16:51:40
Titre : Re: vilaine que je suis !
Ma chère filleule,

Je n'ai même pas le coeur de vous écrire, je me suis pris, pour user d'une expression juvénile, un râteau. Une douce morosité feutrée m'envahit et conforté dans mon raisonnement que l'âge est un mur.

Je vous embrasse, ma filleule,
Soyez heureuse, vous.
Lantarius.

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 25/03/1461 - 20:00:28

Titre : Re: Re: Re: vilaine que je suis !

Oh, si, parlez moi donc filleule. De votre bonheur.

Le bonheur des autres fera le mien, frêle terre molle sur un cercueil d'amoureux.

Je suis morose, c'est une douce morosité, j'ai l'impression d'avoir eu vingt ans quelques temps puis de prendre un siècle d'un coup.

Enfin, il faudra bien sourire...Car je dois sourire, je ne dois pas pleurer, être amer ; les gens me connaissent comme le gai luron de service, le tribun joyeux, le tavernier rieur ; La société est bien triste théâtre qui vous donne un masque que vous ne devez perdre. Je m'étais rendu compte, peu avant son arrivée, que ma vie était quelque peu monotone, mais après ça, c'est devenu d'un ennui, je suis comme cette bonne Bovary [HRP : Pardonnez l'anachronisme], si on considère l'époux comme mes fonctions, comme ma vie. Tout est devenu triste, tout semble être devenu un mélange de couleurs vagues et maussades. Tout est devenu si morne d'un coup, J'ai l'impression de ne plus connaître personne, ses gens qui m'ont fait rire, que j'apprécie. Cette tristesse me semble douce comme un bon cidre avec lequel je me grise et qui embrouille mes pensées. Je suis l'ivrogne le plus sobre de la Terre.

Je suis las de sourire, las d'écouter tous ses imbéciles, cette morosité me rend méprisant et narcissique. Je deviens un être affreux sous son joug. Un être ignoble, dénudé de sentiments, et je cache ça derrière des rires et des sourires forcés. Je deviens misanthrope, ma pauvre Véra, comme les vieillards que la vie a épuisée, qui n'ont plus que le goût de vivre pour quelque fantasme.

Au revoir ma chère Véra,
Je vous aime, comme quelqu'un qui s'accroche un rebord alors qu'il va se noyer.
Répondez moi vite, je vous en prie.

Expéditeur : Lantarius
Date d'envoi : 02/04/1461 - 21:31:20
Titre : De votre parrain qui vous aime
Ma chère Véra,

Je comprends votre réaction, et c'est aisément que vous obtenez mon pardon, car je ne crains ne pouvoir me passer de vous. Excusez le retard de ma lettre, preuve de ma bonne foy, je n'ai vraiment écrit à personne, mais cela est superflu.

Mais, surtout, je m'excuse d'avoir été ainsi, de ne vous pas avoir compris et de vous avoir jeté. Enfin, c'est assez de remuer ceci, je vous pardonne ma chère Véra, car je vous aime comme un père, enfin, plutôt un grand-père, et j'espère que ce pardon est réciproque. Et pour vous garantir ceci, imaginez, j'ai pris démission de toutes mes fonctions, sauf Juge, dont le mandat se terminera tantôt, je viendrai à Millau, vous voir, vous retrouver.

Prenez soin de vous, je vous embrasse,
Lantarius.