La Rodévéra
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La Rodévéra

Main dans la main vers leur avenir
 
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 Les lettres de Véra

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rodisland

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MessageSujet: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:25

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 19/02/1461 - 20:09:04
Titre : Rod
Cher Rod,

Je deviens accro à vos pigeons. Le votre est arrivé alors que je tavaillais dans un champ. J'ai immédiatement posé mon sac de semailles pour le lire. Mais je ne peux y répondre que maintenant. 

Mais quel est donc ce trésor que vous cherchez ? Remarquez qu'on en cherche tous un. Mais il diffère selon nos attentes, enfin je suppose. 

Je suis contente de vous apporter un peu de douceur et de joie par mes missives.
Il y a une question qui me taraude. Vous vous souvenez de ces boules de neige que vous m'avez envoyées ? Pourquoi à moi ? On se connaissait à peine.
Si vous revenez un jour au Mans je serai bien évidemment ravie de passer un moment avec vous. 

Vous me parlez de cette soirée exquise passée en taverne. Comme je vous envie et comme j'aurais aimé la partager avec vous. Ce qui me touche par dessus tout, c'est que vous ayiez pensé à moi. Vous auriez pu gader ce moment unique pour vous seul, mais d'avoir envie de le partager avec moi, et justement moi, me va droit au coeur.
Je vous ai envoyé une rose, parce que je ne veux plus que vous ayiez ni l'air idiot ni les mains vides. 

Je souris, ne commandez pas de dragon. Oui, j'ai des prétendants. Certains me touchent, enfin pas comme vous pourriez l'entendre. Je veux dire par là qu'ils m'émeuvent. Quelle femme resterait indifférente à l'intérêt qu'on lui porte. Mais, aucun ne touche mon coeur. Evidemment je ne sais pas ce que demain nous réserve, mais je n'ai pas vraiment l'intention pour le moment de chercher un amoureux. 
Il en va de même pour vous, le long de votre périple, vous rencontrez sans doute une jolie brune, ou blonde, qui saura conquérir votre coeur. Il n'est rien de plus normal, et nous resterons amis.
Je n'ai pas, moi non plus, de dragon pour venir vous rejoindre. (dommage)
Ceci dit, je crois que je vais prendre la route, je ne supporte plus cette ville, et l'envie de voyager se fait de plus en plus présente et grandissante.

Votre dernière phrase est assez énigmatique. Mais je ne veux pas forcer la confidence. Je vais donc rester sur l'excitation de ne pas savoir.

Si je me décide à prendre le départ la semaine prochaine, je vous le ferai savoir. Je ne sais pas encore quelle sera la direction que je prendrai. Le hasard ou l'envie, ou .... qui sait quoi d'autre, décideront pour moi. 

J'attends votre pigeon, avec grande impatience.

Bien à vous Rod
Véra
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rodisland

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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:26

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 20/02/1461 - 12:03:54
Titre : Rod, toujours plus loin !
Cher Rod,

Comment vous dire ? votre lettre, plus dévorée que lue, m'a faite passer par diverses émotions. 

La compassion :
Que vous ayiez perdu cette sacoche de cuir que vous teniez de votre grand'père. Mes missives ne sont rien comparées à ce bien sentimental. Car oui, je sens au travers de vos mots, tout l'amour qu'il devait y avoir entre lui et vous. Quelle chance d'avoir le souvenir d'un amour filial. Je ne sais rien de mes ascendants. Juste un souvenir flou d'une jeune femme, qu'il me plaît de penser qu'elle était ma mère.
Peut être vous en parlerai-je un jour, si je ne crains pas de vous ennuyer avec une histoire un peu sordide.

Le plaisir :
De savoir que vous avez apprécié ma rose. J'ai longtemps hésité, vous le savez. Je n'ai pas reçu d'autre éducation que celle de tenir une maison et d'accomplir des tâches plus ou moins rudes et lucratives, enfin, lucratives pour le couvent qui m'a élevée. Personne ne m'a enseigné ce qui se faisait ou pas avec les hommes. Craignant toujours d'être mal jugée ou interpétrée, je choisis souvent de ne rien faire.

Le rire :
Des boules de neige à cette époque ! Alors que le soleil nous fait grâce de sa timide chaleur. N'y pensez plus Rod, et puis, franchement, je n'aime pas le froid. Même si les jeux d'hiver me procurent aussi du bonheur et provoquent mes rires. Vous ai-je dit à quel point j'aimais la chaleur ? l'été ? l'offrande de ma peau à l'astre solaire ? Non, bien sûr, vous ne pouvez rien savoir de tout ça.

La gêne :
Cette peur que vous avez de me perdre. Je la comprends, je la partage. 
Je n'oserai sans doute pas vous dire une telle chose si vous étiez en face de moi, mais ma plume et plus hardie que je ne le suis. J'ai moi aussi cette peur que vous fassiez une rencontre éblouissante. Le danger est bien plus présent de votre côté que du mien. Vous savez quand je suis en taverne, et que je vois l'aplomb de certaines damoiselles, leur beauté, la facilité qu'elles ont de s'exprimer, de charmer, je me dis que si vous faites ce genre de rencontre, vous oublirez vite que Le Mans existe. Mais bien sûr, ce serait normal et je ne vous en voudrais nullement. 

La flatterie :
D'apprendre que vous trembleriez pour moi de me savoir sur les routes. J'y pense vraiment, je ne vis plus ici. Je m'étiole bien plus vite que votre rose sur laquelle je pose mes lèvres plusieurs fois par jour. 

La frustration :
De ne pas être présente lors de ces soirées agréables avec vous. J'aimerai tant que nous partagions ça et que nous apprenions à nous découvrir, en nous observant par rapport aux autres. 

La déception, énorme :
Celle de vous voir vous éloigner encore. Le Bassin d'Arachon dites vous ! Dieu que c'est loin. Chaque lieue qui nous sépare semble cependant nous rapprocher. Mais, même si nos pensées se touchent, il n'en va pas de même de nos regards. 

La peur :
De vous savoir sur les routes, de vous imaginer blessé. Que vous soyez borgne ou infirme ne changerait rien de ce que vous représentez pour moi, mais vous handicaperait dans votre vie, qu'elle soit près ou loin de moi. 

Voila par quoi votre missive m'a fait passer.

Pour me distraire un peu, je reçois mon parrain à diner en ce moment Il m'a fait le cadeau d'une broche, en forme de Demoiselle, ces jolies libellules. Elle lui vient de sa grand'mère. Je ne l'ai pas encore acceptée. Je la refuserais même si elle venait de quelqu'un d'autre. Mais Lantarius est mon parrain, il a l'âge d'être mon grand'père. Alors je crois que je vais l'accepter. Il n'a pas d'enfant, et je sais que ça lui fait vraiment plaisir de me voir la porter. 

J'aurai tellement de choses à vous dire encore, à vous crier. Mais je n'ai nul droit de le faire. 

Profitez bien de votre voyage Rod, 
Faites attention à vous.
Et sachez que mes pensées vous accompagnent à chaque pas, à chaque seconde.

Bien à vous Rod,
Véra.
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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:27

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 21/02/1461 - 13:50:36
Titre : Vivement
Mon cher Rod

Votre courrier m'est arrivé hier soir alors que je venais de me coucher. Au premier coup de bec de votre ramier j'ai sauté en bas de mon lit, et c'est pieds nus et en chemise que j'ai ouvert la fénêtre de ma chambre pour le récupérer. Ne prenant nullement garde à qui aurait pu me voir dans l'intimité de mon vêtement de nuit. Je n'en avais cure sur le moment, j'en ris maintenant, toute impatiente que j'étais de vous lire.
Et je ne fus pas déçue. Quel ravissement de me nourrir de vos mots, quel bien être, quelle chaleur. Mais quelle déception aussi quand mes yeux lisent la dernière phrase. Ils ne sont jamais rassasiés. Je l'ai ensuite posée sur mon oreiller et me suis endormie avec elle près de moi, comme un peu de vous. Allez vous me trouver bien impudente de vous dire une telle chose ? 
Toujours est-il que ce matin, je me suis éveillée, votre missive collée à ma joue, vos mots imprimés sur ma peau. Cela m'a fait rire sur le coup puis, me regardant dans un bout de miroir, j'en ai ressenti une certaine émotion. Comme si c'était vous qui vous y étiez posé durant mon sommeil. Je ne vous décris pas la peine causée et la force qu'il m'a fallu pour me débarasser de cet encre, mais je ne pouvais pas aller travailler à la mine avec vous sur ma pommette.
Ceci fait, je l'ai pliée et rangée avec les autres, et, parce que j'avais un peu de temps, je me suis mise à les relire, toutes, depuis la première. Et je souriais seule en constatant l'évolution de nos échanges. 
Rod, ce serait superflu de vous dire que je m'attache à vous. Et ça me fait peur aussi. Mais je crains qu'il soit déjà tard pour arracher ce petit bourgeon qui naît timidement dans mon coeur. 

Bien, je vais maintenant répondre à votre lettre. Pardonnez moi si j'ai été trop hardie.

Je suis ravie que vous portiez ma rose, que vous n'ayez pas la peur que j'ai d'arborer la votre. J'ai décidé moi aussi de la porter, encouragée par vous. Elle ne me quittera désormais plus. Si vous, vous voyagez avec moi (ô combien cette perspective m'enchanterait) moi, je m'occuperai avec vous. 

Rod, je ne suis pas malheureuse au Mans, je suis juste en veille, j'attends l'étincelle qui fera de ma vie un enchantement. Ne vous en voulez de rien. Et accomplissez votre destinée. La mienne s'accomplira aussi et si, un jour, l'une et l'autre devaient se rejoindre, alors, elles se rejoindront. Et comment mieux apprécier un plaisir que quand on en a été privé et qu'on l'a tant espéré ? Evidemment, j'aimerais bruler les étapes, forcer le destin, organiser et prendre les choses en mains, mais, serait-ce une bonne chose ? Moi aussi je regrette de n'avoir pas su profiter du temps que vous étiez au Mans, pour vous connaître mieux. Mais les choses sont ainsi, se sont faites ainsi, et seule la finalité sera importante.

Je prépare ce voyage, je ne le prépare pas. Je ne sais plus si je vais le faire. Je vais peut être effectivement m'éloigner de peu, ou je vais rester au Mans. Je ne sais pas. L'envie de rester et de réserver mon premier voyage avec vous peut être, fait son chemin dans ma petite tête. Souvent femme varie, et je ne fais pas exception à la règle. 

Quelle sotte je fais de ne pas avoir su lire entre vos lignes. A moins que ce ne fut que la peur de vous voir vous éloigner encore qui m'a obstrué l'esprit. Je n'ai vu que ces mots là : "moi c'est le bassin dArcachon!".
Cahors dites vous ! Accomplissez votre rêve Rod, Ne rebroussez pas chemin, même s'il me coûte de vous dire une telle chose, même si mes mots disent le contraire de ce que mon coeur aimerait vous crier. Je sais moi aussi qu'il n'y a plus aucun doute sur nos retrouvailles. 

Si vous cédiez au chant des sirènes, cela ne regarderait que vous. Je ne suis rien pour vous, je ne suis dans votre vie qu'une douce et tendre amie. Je n'ai pas à vous dire ce que j'en ressentirai, mais soyez certain que je ne vous en voudrai pas et que je resterai votre amie épistolaire. 
Mais si un autre chant (que j'espère Manceau) occupe vos pensées, j'en tire un véritable bonheur. Sachez que pour ma part, mes pensées ne vont que vers vous, mes yeux ne voient que vos mots, que votre écriture arrondie, comme pour ne jamais me heurter. 

Je vais devoir à regret mettre les mots qui signifient que je vais vaquer à mes occupations. Mais si celles ci occupent mes mains, elles me laissent toute liberté pour penser à vous. J'ai hâte de vous retrouver, en vous lisant, en vous écrivant. 

Ce baiser que vous avez déposé sur ma rose m'est parvenu avec toute la force de ce que vous y avez mise, toute la douceur aussi. J'ôte un instant la votre que j'ai posé sur mes cheveux, j'y pose mes lèvres, espérant à mon tour, que la magie de nos échanges vous le portera.
A bientôt Rod, faites attention à vous. Il y a au Mans, une blondinette dont vous occupez les pensées les plus secrètes

Bien à vous,
Véra
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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:28

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 22/02/1461 - 14:25:10
Titre : une douce musique !
Mon cher Rod. 

Votre missive est arrivée hier soir dans les mêmes conditions que la veille. Mais j'ai pris cette fois ci, le temps de me couvrir avant que d'aller ouvrir ma fenêtre. Pas par peur d'être vue, mais parce que la soirée était glaciale et que mon inconscience de mardi soir doublée de l'impatience de vous lire, m'ont valu un refroidissement sur ma gorge que j'ai payé toute la nuit d'une toux accablante et douloureuse. Je suis du reste encore emmitouflée dans ma couverture et recroquevillée non loin du feu, vers lequel j'ai traîné lamantablement ma table d'écriture. 

Je ne pense pas que je serai capable d'aller travailler aujourd'hui. Pardonnez donc cet écriture hésitante, témoin des tremblements causés par la fièvre. Folle Véra, qui veut prendre la route seule comme une grande et capitule au premier microbe bélliqueux. Mais, s'il a gagné cette bataille, il n'emportera pas la guerre. Me suffit de reprendre quelques forces, et il va comprendre quelle battante je peux être .... enfin, pas aujourd'hui.

Quel plaisir toujours de vous lire, de vous relire, coincée sous mon édredon, tenant votre missive d'une main, un chandelier dans l'autre, profitant de la lueur de la seule bougie qui se trouve dans ma chambre. Manquerait plus que je mette le feu à ma couche. Je suis d'une maladresse maladive mais consciente de mes lacunes. C'est déjà ça !

Je ne suis nullement vexée que vous ayiez rit de cette autre bêtise de m'être collée à votre missive. Si nous avions été réunis, nous nous en serions amusés ensemble. Je suis touchée que vous fassiez la même chose avec votre rose. 

Mon pigeon vous trouvera donc à Clermont. Que ne suis-je colombe ? Je vous aurais livré moi même cette missive. Je m'inquiète de vous savoir ainsi sur les routes et cependant, c'est décidé, je quitte Le Mans demain soir. Pour l'instant j'ai décidé de me rendre dans la ville voisine La Flèche et de voir ce qui s'y passe. Je crois que je déciderai au jour le jour de ce que je ferai. Je vous en tiendrai au courant bien évidemment.
Je vous remercie pour votre carte. Elle me sera très utile. 

Comment vous dire Rod, vous comblez mes yeux de vos mots doux et chauds, et voila que, par ce qu'ils ont lu, mon oreille se fait envieuse. Elle frémit déjà de la promesse d'une douce musique. Mais si elle a la vertu de l'écoute elle n'a pas celle de la patience. Pardon, je me dois de la raisonner, mais Dieu que c'est difficile.

Vous me décrivez l'homme que vous êtes, sans richesse terrestre. Croyez vous que je ne sois pas aussi démunie que vous ne l'êtes ? N'avez vous pas deviné déjà que mes valeurs n'étaient pas celles là ? Que je savais voir et apprécier au délà de ce qui est visible à l'oeil nu ? Que je ne pouvais pas m'attarder sur le clinquant ? Mais qu'au contraire je savais reconnaître une belle âme à travers la profondeur d'un regard, la justesse des mots et la sincérité d'une attention. 
Présentez vous comme vous êtes Rod, nu de tout artifice, avec simplement la générosité et la sincérité qui vous habitent, et peut être (ô combien ce serait merveilleux) d'autre sentiment plus fort. 

Le printemps amène son lot de migrateurs, pourriez vous être de ceux là. Et c'est ensemble que nous profiterons des biens faits de cette saison où tout renaît, où tout s'éveille, où tout émerge, où tout devient plus fort.

Je déteste les fond de pot d'encre, mais si le mien est encore plein, c'est ma force qui diminue et qui m'appelle à un peu de sieste. Et c'est sur nos mots échangés, qui me font une douce musique dont mon oreille va se délecter en attendant mieux, que je vais m'endormir, si ma toux veut bien, toutefois, me laisser un peu de répit.

Mais je ne vous quitte pas tout à fait, vous allez, à n'en pas douter, habiter mon rêve. Rien que pour ça, j'ai hâte de sombrer dans le sommeil.

Je pense à vous Rod.
J'embrasse votre rose dont le pouvoir n'est plus sujet de doute.

Bien à vous Rod.
Véra.
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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:29

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 23/02/1461 - 13:54:20
Titre : Le sud... même si !

Mon très cher Rod,

La chaleur de vos mots suffit à me faire me sentir mieux. Ne vous inquietez pas, je ne suis pas gravement malade. Juste un refroidissement qui atteint mes bronches fragilisées depuis que je suis toute petite. Je m'en remettrai, je m'en remets toujours. Mais, ne serait-ce que pour sentir votre souffle dans mon cou, mes mains dans les votres, je risquerais de vouloir prolonger le mal, voire l'amplifier, la compensation serait si agréable et troublante.

Je pars ce soir en effet, je vais en Tourraine à Vendome. Je me suis renseignée auprès du prévôt de ce duché et je n'ai pas besoin de LP. Les frontières Angevines sont fermées et le maire me disait que je risquais le poutrage. J'ai donc renoncé à La Flèche.
Je ne sais pas ce que je vais y trouver, je ne sais pas ce que je vais y chercher. 

Je suis heureuse que vous ayez rencontré un soldat. La solitude est pesante, je le sais, je la vis chaque jour. Bien sûr j'ai mon parrain, mais, si les moments passés avec lui sont agréables, ils sont loin de combler ma vie. Mais il y a vous, vos missives dont je guette l'arrivée, leurs lectures qui me troublent, et qui me font espérer tant de choses, qui me font croire en l'avenir, qui me font compter les jours.

Rod , ne rebroussez pas chemin. Si vous savez combien il me coûte de vous dire ça. Mais nous avons l'avenir devant nous. Et vous regretteriez toujours de ne pas avoir accompli la mission que vous vous êtes imposée. Vous m'avez expliqué votre démarche et je suis touchée de la confiance que vous me faites. Cette démarche me dévoile encore un peu plus de votre personnalité. 
Bien sûr que je vous comprends. Cette quête est si belle. Confidence pour confidence : je crois avoir connu ma mère, jusqu'à ce jour néfaste où nous étions ensemble et qu'elle m'a cachée derrière un buisson. C'était la dernière fois que je la voyais. Je ne me souviens pas de ses traits, mais il me semble qu'elle était d'une grande beauté. Selon les nonnes, elle vivait de ses charmes. J'espère que cette confidence ne changera rien entre nous. Mais quoi qu'elle ait fait, quand je pense à elle, je ressens beaucoup d'amour, beaucoup d'attention, mais une profonde tristesse. 
Je sais que je donnerai une partie de moi même pour la retrouver, mais ma sensibilité me dit qu'elle n'est plus de ce monde. Alors si vous saviez à quel point je vous comprends de vouloir retrouver cette petite soeur. Faites le Rod, allez jusqu'au bout de votre mission. Si un jour vous deviez être mien, je vous aimerais libre de tout regret.
Ne vous excusez de rien Rod, si vous saviez comme j'apprécie cette discrétion, cette retenue qui est la votre et qui vous humanise encore plus. Cette sensibilité que je perçois en vous, me rapproche encore un peu plus de l'homme que vous êtes.

Vous ne me perdrez pas Rod ! c'est trop tard, le bourgeon éclot chaque jour un peu plus. Il donnera, j'en suis certaine, quelque chose de fort et de beau. Jamais je ne vous demanderai de renoncer à votre charge. Jamais, je ne chercherai à diriger votre vie. Même si ce que je désire au plus profond de moi, ce que j'espère le plus au monde, c'est de vous voir entrer dans la taverne où je serai, ou d'entrer dans celle où vous vous trouverez, je ne veux pas que ce soit suite à un renoncement qui vous peserait le reste de votre vie. Si les choses devaient se passer ainsi, je n'aurais de cesse que de reprendre votre quête à vos côtés. 

Vos mots me caressent. Imaginer que je puisse vous être aussi précieuse qu'un trésor, m'émeut énormément. Vous m'êtes devenu, quand à vous, indispensable. Je rage quelque fois, quand je pense que nous étions si près l'un de l'autre, que nous nous sommes frôlés sans presque nous voir, et que c'est cette distance insupportable qui nous a raprochés. Je me demande quelque fois ce qui se serait passé si vous n'étiez pas parti. Je pense que jamais nous aurions pu nous découvrir autant. 
Alors, si je rage contre la vie de nous avoir séparés, je la remercie de nous permettre de nous découvrir.

S'il vous plaît Rod, gardez vos mots pour mon oreille, je garde les miens pour les votres. Il est des premières fois qui ne doivent pas être gâchées. 

Prenez soin de vous Rod, Je tiens à vous. 
J'ai envie de vous dire un jour, tout ce que je n'écris pas.

Votre Véra.
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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:29

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 24/02/1461 - 17:49:01
Titre : Re: Reparti pour mieux revenir!
Mon cher Rod.

Je suis arrivée ce matin à Vendome, sans avoir croisé âme qui vive sur les chemins. Craignant de me faire brigander, j'avais placé tous mes écus dans l'achat de bottes, d'un bâton, et de quelques accéssoires aussi inutiles que féminins. Que voulez-vous, je suis femme et je ne déroge pas à la règle de l'élégance, enfin, j'essaye de l'être. Toujours est-il que je me retrouve ce matin sans le sou. Mais, rassurez vous, j'ai trouvé un bel emploi et des miches de pain à 3,57 écus (incroyable). Je crois que je vais me nourrir de tartines afin de rétablir ma situation financière. 
Mon attitude vous sera encore plus risible quand vous saurez que j'ai croisé Madame l'oie, qui m'a fait don de deux tenues que j'ai combinées. Ah non ! vraiment ! voila que mes malles regorgent de vêtements et d'accessoires alors que j'étais, hier encore, peu décemment vêtue.
Mais malheureusement, Vendome est encore plus déserte que notre ville.

Dois-je encore vous dire ce que vos missives m'apportent ? Elles me sont juste devenues vitales et indispensables. 

Oh que je n'aime pas l'idée de vous savoir à dormir dehors, par ce temps neigeux, par ce froid hivernal, par ces dangers que réprésentent les meutes de loup. Faites attention à vous. Faites un bon feu. Il vous chauffera la tisane, vos os, et éloignera ces carnassiers. Mais vous savez déjà tout ça. Je ne veux pas d'écharpe, et ma gorge n'a besoin que de vos mains posées sur elle. Mon Dieu que j'ose vous dire tant de choses. Je ne me serais jamais cru capable d'autant d'audace. Mais ma plume s'enhardit et court sur le parchemin presque malgré moi, mûe par je ne sais quel empressement. (oh que si je le sais !)

J'ai quand à moi trouvé une petite chambre dans cette ville. Elle n'est pas bien grande ni luxueuse. Mais elle est propre et comporte ce qui m'est indispensable : un âtre, un lit, une table d'écriture et une fenêtre. Le tavernier y a même déposé un baquet dans lequel je me suis déjà délassée. J'ai honte de ce confort alors que vous dormez à même le sol. De nous deux, c'est vous qui devriez être choyé. Quel plaisir j'aurai à assumer cette tâche. 

"Nous" dans vos projets ! Ces mots me transportent. J'ai moi aussi réfléchi à ce que j'allais faire de ma vie. J'en ai une petite idée maintenant, pour, tout au moins, son début. Quand "nous" aurons enfin consolider ce que nous voulons pour nous deux, ce qui nous fait avancer avec ce sourire qui nous fait paraître idiots, nous discutterons en effet de ce qui nous conviendra à l'un comme à l'autre. J'avais imaginé pour moi, plusieurs options, comme l'armée, la diplomatie ou le commerce. Je n'entends rien à la politique. Mais mon choix n'est pas déterminé.

Oh Rod, je ne puis m'endormir chaque soir qu'en imaginant notre prochaine rencontre. Cette frustration dont vous parlez je la partage. Je n'ai qu'un rêve, celui d'être à vos côtés, de prendre vos mains dans les miennes afin de vous les réchauffer, de nous endormir enlacés afin de partager nos chaleurs, de sentir votre tête sur ma poitrine, de glisser mes doigts dans vos cheveux, et de nous sentir rassurés de la présence de l'autre. 

Bientôt !

J'ai parlé de vous ce midi, à la seule personne que j'ai rencontrée. Je ne vous ai pas nommé, juste dit qu'il y avait sur les chemins auvergnats, un homme pour lequel je tremblais et dont j'attendais impatimment le retour. C'est la première fois que je vous évoque, et je me suis rendu compte de tout le bien que ça me faisait de parler de vous. Cette damoiselle me comtait qu'elle avait son amoureux à Castillon, mais qu'elle ne savait pas trop où en était leur histoire d'amour, lui, ne répondant pas à ses missives. J'en ai ressenti une grande peine. Dieu nous en garde.

Je ne peux plus dissimuler ce qui me fait vivre aujourdh'ui et m'empêche de sombrer dans une léthargie destructrice. Je crois que nous sommes en osmose sur nos projets, nos envies, nos sentiments.
Il nous manque juste l'essentiel ! mes mains dans les votres, nos regards qui se touchent, nos mots murmurés, vos lèvres sur les miennes, les miennes sur votre cou.

Prenez soin de vous Rod, et si vous voulez que je me rapproche, un mot de vous et je descends vers le sud. Mais je pourrais comprendre que vous préfériez être seul pour mener à bien votre quête. 

Je vais terminer ma missive, ma plume commençant à déchirer le velin. Je vais de suite aller m'enquérir d'un nouveau lot. 

Je vous embrasse tendrement.
Véra
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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:32

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 25/02/1461 - 00:01:28
Titre : une lueur au bout de ce tunnel
Mon très cher Rod, 

C'est au moment précis où je remettais une buche dans la cheminée que votre pigeon est venu déposé votre missive. Je ne vous décris pas la hâte avec laquelle je l'ai fait entrer dans ma chambrée. Comme je déteste vous savoir dehors. La neige a redoublé d'intensité. Je suis ici au chaud alors que vous tremblez de froid. Vous imaginer sous les flocons m'est insupportable. Je souhaiterais tellement que vous pénétriez à ma place dans ce baquet d'eau chaude. J'ai honte de profiter d'autant d'aise. Je donnerais tout ce que je possède pour vous savoir bien, pour vous avoir près de moi, pour vous offrir ma couche, pour prendre soin de vous, pour veiller sur votre sommeil, pour entretenir le feu pendant que vous dormez. 

Comme je suis flattée que vous ayez eu l'envie de parler de moi. Vous avez piqué ma curiosité. Oui, j'ai aussi ce défaut, et d'autres. Mais en quels termes ? ses encouragements et ses conseils ? Quels étaient ils ? 
Même avec le froid, comme j'aimerai être près de vous. C'est insupportable de ne pas savoir, de ne pas voir, de ne pas me rendre compte de mes propres yeux de ce que vous vivez en ce moment. Tel que je vous imagine, je suppose que vous êtes capable de minimiser une situation, ne serait-ce que pour ne pas m'inquiéter. Oh Très haut, faites que les jours soient des heures, les heures des minutes, les minutes des secondes.

Mais quel plaisir que vous m'encouragiez à descendre vers le sud. Je le ferai dès demain. Je vais écrire aux Prévôts, obtenir des LP, préparer mon voyage. Je vais réduire les distances, je vais abréger le temps.
Si vous saviez ce que cette idée à éveillé en moi, de quel sourire elle a illuminé mon visage, à quel rythme elle a fait battre mon coeur. Oui, cet avenir je veux l'écrire avec vous, et avec vous seul. 
Je vais préparer mon voyage dès demain, je vous tiendrai au courant de ma progression, je vous informerai de mon itinéraire. Je ne veux prendre aucun risque, pour moi bien évidemment mais avant tout parce que je veux me présenter à vos yeux le mieux possible. 

Oh Rod, toutes mes pensées vont vers vous. Je vais aller me coucher après vous avoir renvoyer votre ramier.
J'ai déposé sur l'arrondi de sa tête un doux baiser. Prenez le, il est pour vous. Je vais m'endormir sur ces mots que je n'écris pas.

Dormez le mieux possible, je m'en veux de ne rien pouvoir faire pour vous réchauffer.
Bonne nuit Rod.
Je pense à vous.
Votre Véra.
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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:32

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 25/02/1461 - 13:36:24
Titre : Re: Sous la neige
Mon très cher Rod,

C'est encore au lit que votre pigeon m'a trouvée. Je ne suis du genre à paresser, mais j'ai passé une très mauvaise nuit. Réveillée plusieurs fois, agitée dans mon sommeil peuplé d'images sordides. Vous ! c'est vous que je voyais en danger, c'est vous que j'imaginais transi de froid, c'est vous que je sentais malheureux. Je me suis levée plusieurs fois, allant vérifier par la petite fenêtre le temps qu'il faisait. Et je voyais cette neige tomber sans discontinuer, recouvrir les rues de vendome d'un tapis blanc, que je pourrais apprécier si vous étiez près de moi. Mais quand je me retournais et regardais ma couche, celle ci était vide de vous. Alors je recollais mon visage contre la vitre et je maudissais cet hiver trop long. Voila qu'elle fut ma nuit. Je ne m'en plains pas, j'aurai honte à le faire, la votre fut pire sans doute. 

Demain vous serez à Murat ? cela veut il dire que vous passerez encore la nuit à la belle étoile ? 
Rod, il me vient une idée ! savez vous qu'il existe des tavernes sur les noeuds ? Savez vous comment les rejoindre ? Je serais tellement plus tranquille de vous savoir à l'abri d'une taverne, devant un feu de bois. 
Demain je serai à Tours. Sans doute plus vivante que Vendome. Mais la solitude ne me dérange pas, au contraire, elle me laisse tout le loisir de penser à vous. 

Voici l'itinéraire que je pense suivre : 

Vendome 2 Noeud(s)
Tours 2 Noeud(s)
Loches 3 Noeud(s)
Chateauroux 3 Noeud(s)
Gueret 2 Noeud(s) 
Bourganeuf 2 Noeud(s) 
Limoges 3 Noeud(s) 
Tulle 4 Noeud(s)
Sarlat 2 noeud(s)
Cahors

Je vous le confirmerai et je sais que je ne le suivrai pas jusque Cahors. Qu'en pensez vous ? 
Je vais cette après midi écrire pour obtenir les LP necessaires. Il ne m'arrivera rien, je vais prier pour qu'il en soit ainsi, pour vous comme pour moi. 

Prenez soin de vous Rod.
Je pense à vous.
Votre Véra.
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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:33

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 25/02/1461 - 23:01:00
Titre : enfin une nuit apaisante

Mon cher Rod

Jai reçu votre pigeon au moment ou je devais descendre prendre mon repas. Il fut frugal mais suffisant. Puis j'ai réglé ma chambre et je suis remontée préparer mon bagage. Je riais encore en voyant tous ces vêtements trop consequents pour la petite sacoche que je possède. Mais tout est rentré, le problème est que je ne sais pas dans quel était je les sortirai. Peu importe ce n'est pas ce qui me préoccupe le plus. 

Je me suis donc inquiétée cette nuit pour vous avec raison. Couvrez vous, ne prenez pas froid ou le moins possible. Comme j'aimerai vous réchauffer de mes bras. 
Même si les tavernes sont des repaires de brigands, vous y serez au chaud. Je crains bien plus un autre danger : il paraît que ces auberges reculées sont souvent fréquentées par des damoiselles peu farouches. Mais je ne veux rien entendre là dessus. Ca ne me regarde nullement, et vous m'avez dit être peu sensibles aux brèves comptines. Pardonnez moi !

Ces brigands sont souvent bien plus costauds que nous qui débutons dans nos vies d'adultes. Mais un jour, vous et moi, nous serons forts. Forts de plein de choses. Alors, ne défendez pas vos biens trop chèrement. Le plus précieux est au plus profond de votre coeur. La sève par laquelle vous nourrissez une rose. Tout le reste est remplaçable. 

Je vais donc me tenir à cet itinéraire puisque vous me dites qu'il n'est pas mauvais. C'est donc dans une de ces villes que nous nous retrouverons. Et c'est à partir de l'une d'elles que nous repartirons ensemble. J'ai tellement de choses à vous dire encore. Tellement de choses à découvrir. Tellement de projets à bâtir avec vous. Je connais l'émotion de vous lire, mais il m'en manque tant. 

Je vais accrocher cette missive à votre biset, lui déposer un baiser qui vous est destiné et lui faire prendre son envol. Je prendrai ensuite la route vers Tours. La nuit est claire pour l'instant. La lune guidera mes pas. La neige a cessé. Je voudrai tellement qu'il en soit de même pour vous. 

Demain, à l'heure à laquelle j'arriverai à Tours, vous entrerez dans Murat. Je me réjouis de savoir que vous allez pouvoir vous étendre dans un lit douillet, plus douillet que le le sol de n'importe quelle prairerie, moins froid que tout ce que vous avez connu. Alors je m'étendrai dans le mien, je poserai sur l'oreiller près de moi votre rose, et je vous souhaiterai une bonne nuit Rod. La mienne sera paisible. Nous nous rejoindrons dans nos rêves.

Dormez bien mon tendre ami. Si tendre et si cher à mon coeur ...
Je vous envoie bien moins que ce que j'ai l'intention de vous donner.

Votre Véra.
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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:33

Date d'envoi : 26/02/1461 - 15:12:18
Titre : juste un petit Tours et puis s'en va !!!!
Mon très cher Rod,

J'ai pensé fort à vous en me glissant sous l'édredon de cette autre chambre. Je me disais que vous deviez être en train d'en faire autant. Quel soulagement de vous savoir dans des conditions enfin humaines. 
J'ai souri, en vous lisant : "point de damoiselle !". J'ai rougi aussi, un peu honteuse. Suis-je jalouse ? Je ne sais pas, je n'ai jamais été mise face à ce sentiment. Mais ce que je sais, c'est que je n'ai aucun droit de l'être. Pardonnez moi encore ! Vous avez raison de vous moquer de moi !

J'ai posé mon bagage, je ne l'ai pas défait. Cette ville n'est pas désagréable, mais c'est une capitale. 1 écu par nuit c'est beaucoup. Si je restai, je serai sans doute demain jetée au fond de leur prison, n'ayant plus que 20 deniers dans mon escarcelle. Mais rassurez vous, j'ai quelques jours de provisions devant moi. 
Demain je serai à Loches, et c'est sans doute là que je resterai un jour ou deux pour piocher et me renflouer un peu. Vous y étiez le 6 février et nos lettres n'étaient encore qu'amicales. Vous appreniez à viser me disiez vous ! Je ris encore de cette phrase. Mais si l'hiver prochain il vous reprenait de vouloir me transformer en bonhomme de neige, j'espère que j'aurai auprès de moi, un homme, doux, attentionné, attentif, amoureux, sincère, intelligent, spirituel, beau, (j'arrête là, vous n'allez plus pouvoir vous chausser !) qui saura me réchauffer.
Comme cette perspective m'emplit de sérénité et de bonheur.

Je souhaite que votre bain de ce soir soit aussi agréable que celui dont je viens de sortir. Si je pouvais vous masser les épaules pendant que vous y êtes plongé, ce serait fabuleux. Je garderais les yeux fermés bien entendu, je ne veux pas vous gêner et puis ce ne serait pas convenable.

Je vais quand à moi aller me promener un peu sur les berges de la Loire. Le soleil est revenu avec un peu de force. Pas assez pour tenter ma peau, mais suffisamment pour réchauffer ma nuque et ma gorge. Ma toux n'est pas encore passée, mais elle s'atténue.

Vous me manquez de plus en plus Rod. Je pense à vous chaque minute, j'imagine nos retrouvailles dès que je me trouve seule c'est à dire souvent. Et je ris ! car, me connaissant, je serai tétanisée par ma timidité. 
Enfin ! nous en reparlerons le moment venu.

Prenez soin de vous mon Rod.
Je pense à vous.
Véra
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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:34

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 26/02/1461 - 18:35:56
Titre : Re: Tendresse... Un mur a
Mon très cher Rod,

Des abeilles autour du miel ? Vous me faites rire Rod, et comme c'est agréable. Je vais devoir ajouter rieur aux qualités déjà listés. Je vous imagine en dragon cracheur de feu. Je dois avouer que j'en suis flattée. Quelle femme ne le serait pas ? Mais rassurez vous, aucune abeille, aucun bourdon et votre miel n'a point d'oeil ni d'oreille.
Tours, les turons et les tourangeaux ne sauront jamais près de quel danger ils viennent de passer. Mettre le feu à la cité dites vous ? Je me sens aussi importante qu'une véritable princesse dont le chevalier arriverait au galop pour la sauver des mains d'un horrible prédateur. Ce n'est pas le cas, c'est juste une prison qui aurait fini par me libérer. Je suis capable d'un tel chahut que mes géoliers auraient été soulagés de me voir partir ! nanmého !

J'ai ri encore en lisant la description que vous avez faite de vous. 
Vous passez dans mon esprit du dragon furieux et cracheur de feu, au chevalier salvateur et fier sur son destrier, pour finir en nain gras double aux chausses interminables.
Rod ! puissiez vous rester vous même, tel que je vous ai vu au Mans, tel que je vous ai gardé dans mon souvenir. Blond, moins que moi, les cheveux plus dissipé que les miens, au visage plus émacié aussi. Mais j'ai le souvenir d'un ensemble qui me sied.

Chaque jour qui passe est un jour de moins dans l'attente de vous. Et pourtant, ce qu'il en reste me semble encore insupportable. J'aimerai me sentir contenue entre vos bras, respirer votre odeur, fermer mes yeux sur les battements de votre coeur. Je souris en repensant au cheminement qu'est le notre. Pas bien commun avouez le.
Nous nous quittons même pas amis, pas véritablement, et il a fallu tant de distance pour faire naître en nous ce véritable intérêt que nous avons l'un pour l'autre. 

Il me tarde d'entendre votre voix au creux de mon oreille et d'éprouver ce qu'elle provoqua d'émotion.

Je vous embrasse mon Rod,
Prenez soin de vous. 
Votre pot de miel. 
Je pense à vous
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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:34

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 27/02/1461 - 15:10:12
Titre : moins 1 comté !
Mon très très cher Rod

J'ai reçu votre pigeon hier soir, juste avant mon départ. Assise sur mon bagage, attendant l'ouverture des portes de la ville pour la quitter, je ne pouvais y répondre de suite. Mais je l'ai relu plusieurs fois pendant mon voyage, nous avons ainsi voyagé ensemble. Je suis à Loches ce matin. J'y ai pris une chambre et je viens juste de me réveiller. 
A vrai dire, c'est un pigeon qui m'a réveillée. Je me suis précipitée pensant que c'était le votre, un autre, mais quelle déception de ne pas reconnaître votre écriture. Puis quand j'ai lu ce qui y était écrit, je me suis mise à sautiller de partout. Si vous aviez été là, je crois que j'aurai pu vous sauter dans les bras et ... vous embrasser. C'est donc sur le parchemin que j'ai posé mes lèvres plusieurs fois.
Ce pigeon venait du Prévôt du Berry, J'ai un LP, je vais pouvoir traverser ce comté pour m'approcher encore un peu plus de ce nain gras double aux pieds assez longs pour traverser la Loire sans nager !

J'ai passé, hier soir, une des meilleures soirées depuis bien longtemps. Sans doute qu'elle ne vous aurait pas plu. J'ai pensé à vous et au dragon qui serait venu enfumer les abeilles. Parce que je crois qu'une d'entre elle tournait autour de votre pot de miel qui, rassurez vous, est resté hermétiquement fermé. Mais tout ceci restait bon enfant et rieur. Mais si vous aviez été là, sans doute que l'abeille n'aurait pas essayé de s'approcher.

Je me souviens bien de Bsir en effet. Il venait nous trouver en taverne pour nous supplier de voter pour lui. Je ne répondais pas au début pour ne pas le froisser. Mais un jour ma sincérité a pris le dessus et je lui ai dit que non, je ne voterai pas pour lui et je lui ai expliqué gentiment pourquoi. Juste parce que, selon moi, il n'était pas "encore" compétent. Qu'il lui fallait tout d'abord intégrer le CM, apprendre, faire ses armes et ses preuves avant que de briguer la première place. Mais ce n'était pas un mauvais bougre, juste un illuminé, enfin, toujours selon moi . 
Vous pouvez voyager avec lui en toute sécurité, il me semble. 

Je croise aussi des couples amoureux. Je n'envie pas certains, trop ... ou pas assez ... Mais il est vrai qu'à chaque fois, mes pensées vont vers nous. J'aimerai tellement que nos mains se rejoignent, se frôlent, se caressent, que nos doigts s'entrelacent. 

Bientôt ! 

Cet anaphore autour du mot Tours m'a fait sourire. Sortie de Tours, je regarde tour à tour mon chemin de tour..be et votre courrier. Ce voyage m'emprisonne dans une tour d'ivoire, que j'aimerais à mon tour vois s'écrouler. N'ayant que peu de tours dans mon sac, je ne peux que me tour..ner vers le Très haut, afin qu'il cesse ma tour...mente.

Ce sera plus difficile avec Loches .... **rit de bon coeur**

Demain, le berry, voila donc déjà deux comtés derrière moi et ... vous devant. Je participe aux halles, je passe un peu de mon temps. J'ai posté dans Heures et pensées de Tours, mes pensées complétement tournées vers vous.

Rod ? ne doutez vous jamais de l'issue de notre rencontre ? J'ai peur quelque fois, peur de vous décevoir. Je suis bien moins libérée que ma plume. Il vous faudra soit faire preuve de patience, soit prendre les renes. Je ne sais pas ! nous en reparlerons. Pfff, je ne devrais pas prévoir ce genre de moment, et laisser faire, nous faire confiance. Mais plus nous nous rapprochons, plus cette peur me tenaille.

Quand serez vous à Cahors ? 

Je vais poser ma plume, et aller me promener dans cette ville. M'aérer un peu l'esprit afin qu'il puisse mieux vous retrouver. Mais je sais qu'il ne vous quitte jamais vraiment.

J'ai bien reçu ce que vous m'avez envoyé, la pensée, le baiser et l'étreinte. Si seulement ... bientôt.

Je vous embrasse Rod, comme chacun de ces pétales de votre rose.
Votre Véra.
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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:35

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 27/02/1461 - 20:12:01
Titre : colère ? un peu mais pas trop.
Rod, 

Je dois vous gronder. Plusieurs choses m'ont contrariée dans votre dernière missive. 

1°) en ce qui me concerne. Je suis tout aussi perméable aux abeilles que vous l'êtes au chant des sirènes. Il est vrai qu'il est toujours flatteur et rassurant de s'apercevoir qu'on attire l'oeil. Je n'ai pas une grande expérience amoureuse, hormis une amourette qui était une erreur et à laquelle j'ai mis fin rapidement. Je vous en parlerai si vous le voulez, mais seulement face à face. Je n'ai pas une grande confiance en moi non plus c'est pour ça que je disais que ça pouvait être rasurant. 

2°) aucun ne m'est apparu plus beau, plus intelligent, plus attachant, plus intéressant, plus érudit (enfin j'en sais rien) plus riche oui sûrement, mais je vous interdis de dire qu'un d'entre eux pourrait trouver grâce à mes yeux. Je ne sais pas si j'aurais à y gagner, mais je sais ce que j'aurais à y perdre : Vous !
Mes pensées, tout comme mon coeur, sont désormais pris. Et, tout comme votre pot de miel, fermés hermétiquement. 

3°) Comment pourriez vous me décevoir ? Vous n'êtes ni un mirage, ni velu (et encore même, je vous épilerais) ni nain (et encore même, je ne suis pas si grande moi) ni grossier, et vos chausses ont une taille normale. Je ne vous ai pas rencontré souvent mais je sais bien ce que j'ai vu. Un jeune homme charmant. Vous avez tout l'esprit que je cherche chez l'homme qui me donnera l'envie de passer ma vie à ses côtés à l'aimer et à lui donner descendance.

4°) vous minimisez ce que vous pourriez, ce que vous allez m'apporter. 
*votre bras armé pour me défendre, croyez vous que je n'en tirerais pas une sérénité absolue, un bien être que toute femme attend de son compagnon ? 
*votre courage, pour cheminer ensemble, me relever quand je chuterai, me soutenir dans les épreuves que la vie ne manquera pas de nous soumettre ? Croyez vous que tout ça ne soit pas appréciable ? 
*votre ambition, pour avancer dans votre vie et me trouver à vos côtés pour vous épauler et vous encourager à réaliser vos projets les plus chers ? Ne pensez vous pas que j'aimerai tenir ce rôle ? 
*tout le contenu de votre coeur. Voila le plus beau et le plus précieux des joyaux que je n'espérerai jamais. 

Rod, nous avons fait le même chemin, nos anges nous ont mis en contact, et ils ont du vouloir nous donner l'occasion de nous manquer beaucoup pour mieux nous apprécier ensuite. Ils doivent être un peu joueurs, taquins aussi, mais je crois qu'ils savent ce qu'ils font. Alors, devant cette évidence qui nous est commune, je vous promets que je n'ai plus peur. Mais s'il vous plait, ne doutez plus de vous et surtout ne me dites plus de mal de l'homme qui occupe tout mon être. Je serais capable de vous donner des coups de bâton pour ça.

Je ne suis guère plus mature que vous, mais j'écoute, je me renseigne. Et surtout je questionne. Quand j'ai dit à mon parrain que j'allais partir, il m'a donné quelques ficelles sur les quelles je tire maintenant. Il m'écrit presque chaque jour, et, vous me connaissez, je lui réponds de suite.

Mon Rod, n'ayez aucune crainte, je suis allergique aux abeilles. Et même si je m'amuse à regarder leur vol incessant et inutile, si l'une d'entre elle essayait de se poser, je l'écraserai aussi facilement qu'un insecte nuisible. Oui, votre Véra c'est ça aussi ! 

Demain et après demain, je serai sur un noeud. J'espère y trouver une taverne. J'avoue que l'idée de dormir dehors ne m'emballe pas beaucoup. Heureusement que je connais le but de mon voyage. 
Penser à vous me fait oublier tout le reste.

Le long de votre chemin, regardez chaque étoile, elles sont porteuses de tout ce que mon coeur contient et chacune d'elle a pour mission de vous embrasser de ma part.

Je vais prendre la route maintenant. 

A demain mon ... je ne sais comment vous appeler. Tant de mots me viennent mais tous sont prématurés. Ne pas gâcher ce qui doit être dit pour la première fois.

Faites attention à vous, je tiens à vous, plus que vous ne pouvez l'imaginer.

Véra.
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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:35

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 27/02/1461 - 23:01:59
Titre : écrit du soir .. espoir
Mon très très cher Rod,

Me voila à nouveau assise sur mon bagage. J'attends le départ. J'ai trouvé une taverne près de la porte de la ville. Il n'y a personne, je m'y suis donc posée pour vous lire et vous répondre.

Comme j'aimerai reposer mon corps sur le votre, ma tête sur votre épaule. Comme j'aimerai pouvoir fermer les yeux sachant que vous avez pris notre voyage en main et que sur vous, je peux m'appuyer. Comme j'aimerai vous entendre me dire : fermez les yeux Véra, dormez un peu, je suis là et je veille. 

Bientôt !

Je sais que notre livre sera beau, de longs chapitres, de belles images. Des rebondissements à chaque page. Mais surtout un fil conducteur. A nous de le tisser.

Vous avez vos propensions, j'ai les miennes. Comme celle de devenir déroutante quand mes sentiments me submergent. Je perds pied, je peux sembler me mettre en colère, ou tout au contraire être anéantie, me mettre à rire ou au contraire à pleurer. Mais à tous les maux il y a un remède : me prendre les mains, me sourire, me dire "Chuut Véra, tout va bien". Et la soupe au lait que je sais être retombe comme un soufflé au fromage. 
Je ne suis pas en colère Rod, je le suis rarement et j'amais longtemps. Mais comme j'aimerai que vous tentiez de la calmer. Elle ne vous resisterai pas bien longtemps.

Et vous ? quels sont les choses qui peuvent vous mettre hors de vous ? 

Bravo pour votre prose sur Loches. J'en ai ri. Jadore !

Je suis un peu lasse ce soir. Ne m'en veuillez pas. Je vais dormir un peu en attendant que ces maudites portes s'ouvrent. Loches ne me laissera pas un grand souvenir.

Ah oui, je me suis trompée tout à l'heure sur mon dernier courrier. Heures et pensée c'est à la halle de Loches et non Tours.

Je regarde cette étoile, celle qui brille le plus fort. Puissiez vous la regarder en même temps que moi. Tendez l'oreille elle vous dira, peut-être, ce que je viens de lui confier.

A demain Rod, rendez-vous épistolaire, en attendant de pourvoir croiser votre regard.

Bientôt ! 

Combien ce mot m'est devenu encourageant.
Je pense à vous Rod
Véra.
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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:36

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 28/02/1461 - 13:40:43
Titre : seule ! pas trop mal finalement

Mon très cher Rod, mon évidence.

Me voici ce matin sur les routes. Je n'ai rencontré aucun brigand, aucune bête sauvage, hormis une meute de sangliers. Malheureusement pour moi il y avait une laie et ses petits. Dans l'obscurité de la nuit, je n'ai pas distingué la famille et j'ai fait un peu de bruit avec mon bâton, dans l'espoir de les chasser. J'ai eu le résultat escompté. Sauf, pour cette maman décidée à protéger ses petits. Elle m'a chargée. Je n'ai du mon salut qu'à un arbre près de moi sur lequel j'ai grimpé. En sécurité sur ma branche je l'ai regardée un moment, elle, m'observait. La peur passée, je n'étais qu'admiration pour cette mère courage. Elle grognait pour m'impressionner alors que j'étais dans le respect et l'impatience de la voir partir. Ce qu'elle fit me voyant ne plus bouger. 

J'ai fini par trouver une taverne abandonnée de toute âme qui vive. Je suis entrée, montée à létage où se trouvaient les chambres. Mais quand j'ai tapé sur la paillasse, il s'en est dégagé une nuage de poussière qui m'a fait redoubler ma toux presque terminée. Je suis donc redescendue, j'ai fermé la porte, allumé un feu dans l'âtre et j'ai choisi de dormir sur le banc. Pas confortable mais sécurisant, et inaccessible par les bêtes sauvages. C'est de cette taverne que je vous écris.
Aucun autre voyageur n'est venu dérangé mon sommeil léger. 
La neige en effet semble fondre comme beurre au soleil ! Espérons que les beaux jours arrivent. Les notres se rapprochent, inexorablement, mais trop lentement .... Coucou !

Arffff ! vous voulez me faire perdre pied ? Humm ! je n'ose imaginer les moyens que vous emploirez. Mais il me plaît de rêver à vos remèdes. Rod, encore une fois, et vous vous en apercevrez, je suis "soupe au lait", je monte vite en colère, mais, et vous vous en apercevrez aussi, je redescends tout aussi rapidement, souvent confuse, il me suffit pour cela, d'un sourire. Mais, si j'ai ce défaut, j'ai aussi la qualité de ne pas être rancunière et de savoir me remettre en question. 
Mais, quand j'ai décidé, après maints et maints accrocs, qu'une personne serait désormais invisible à mes yeux, il y a peu de chance que je revienne sur cette décision.

Je pense aussi que vous êtes de bonne constitution. Je ne supporte pas non plus ce qui vous est désagréable. Votre belle ! que cette idée m'est agréable. Votre belle ! j'aime à répéter haut ces deux mots. Personne, jamais personne, hormis certaines des nonnes qui m'ont élevée, ne m'a manqué de respect. Je suis assez distante, je peux être aussi très froide, inaccessible quand je n'aime pas. C'est sans doute cette attitude qui me vaut d'être respectée. Ceci dit, quand je me sens en confiance, je suis moi même. Celle que vous avez rencontrée au Mans.
L'homme que vous me décrivez me plaît, me sied, m'attire, me fait rêver, me fait espérer, me fait sourire, me donne envie de vieillir ! Coucou ! **rit doucement**

Je dois vous avouer une chose. J'ai un ramier "espion". Il se rend chaque jour dans les halles où vous passez, et me rapporte vos écrits. J'aime vous lire, j'aime voir que vous pensez à moi. Si ce biset cafteur vous déplaît je lui dirai de ne plus se poser près de vous.

Je vais poser ma plume et partir à la recherche de quelques noix, de quelques champignons. Savez vous que je suis une excellente cuisinière et une pâtissière de haut niveau ? Les nonnes nous enseignaient que c'était là le meilleur moyen de retenir un mari.
** chantonne : "donne du rhum à ton homme, du miel et du tabac, donne du rhum à ton homme, et tu verras comme il t'aimera."** 

Passez vous aussi une merveilleuse journée mon Rod. 
Quoique je fasse, mes pensées sont pour vous tout comme mes envies.
Je vous embrasse.
Votre Véra.
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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:36

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 01/03/1461 - 14:32:56
Titre : termite en vue !!!!
Mon évidence, 

Encore une journée de marche. Cette fois-ci pas de rencontre d'animaux furieux. Juste deux groupes de voyageurs pacifistes. Deux couples d'amoureux. Ils voyageaint enlacés. Je les ai observés quelques minutes en les enviant. Ils étaient si beaux. Ils se souriaient, ils échangeaient des regards complices, quelques baisers et se murmuraient des choses tout en marchant. Evidemment c'est à nous que je pensais en soupirant longuement. 

Coucou !

J'ai trouvé une taverne, vide encore, mais ne voir personne me permet d'axer toutes mes pensées vers un seul être. Vous ! 

Des anecdotes pour nos longues soirées d'hiver ? Dans notre chaumière ? 
Vous voyez donc votre avenir près de moi, tout comme je vois le mien près de vous. Mais, je suis certaine que nos soirées ne nous paraîtront jamais longues. Je vous promets que nous saurons faire en sorte qu'elles nous soient agréables, et riches en émois. Les imaginer apporte à mon coeur chaleur et trouble. Mon corps frissonne, et ma tête bouillonne.

Que voila une bonne nouvelle que vous n'ayez pas à faire une halte pour vous renflouer et acheter quelques vivres. Il n'en sera pas de même pour moi. 
Je ne sais pas pourquoi, mais cette boulangère qui louchait sur vos stères de bois, m'est tout à fait antipathique. Si si ! Comment ça elle ne m'a rien fait ? Euuuh ! je suis certaine que ses pensées n'étaient pas que pour votre bois. Arrrffffff ! 

J'ai obtenu l'autorisation de traverser le Limousin, mais pas celle de stationner à Limoges. Mais il me faudra cependant faire une halte pour travailler. Il me reste 2 jours de vivre : 1 pain et 1 maïs que j'alterne pour ne pas perdre mes forces, si faibles soient elles. Je serai donc demain à Guéret et Dimanche à Bourganeuf. C'est dans l'une d'elles que je stationnerai 1 jour ou 2. J'irai travailler à la mine. Les salaires étant payés en 2 fois, en cas de brigandage, ils ne me prendront pas tout.

Rod comme il me presse de me sentir dans vos bras, de croiser votre regard, d'y plonger le mien, de croiser mes doigts avec les votres ... 

Coucou ! et de tordre le cou à ce volatile narquois.

Rod ! si j'ai pris la route c'est uniquement de ma propre volonté. Je n'ai pas souvenir que vous m'ayez demandé de le faire. Alors, s'il devait m'arriver quelque chose, la seule responsable serait moi et personne d'autre. Mais il ne m'arrivera rien de vraiment fâcheux. Perdre quelques écus ? je m'en remettrais ! je ne peux me faire poutrer, (ce qui serait le plus grave car je serais dans ce cas immobilisée 45 jours dans une ville et 45 jours c'est long) puisque j'ai obtenu des LP. Donc ne vous en faites pas. J'approche, inexorablement de vous, de nous. Je souris en repensant que quand j'ai quitté Le Mans, c'était juste pour visiter un peu la Tourraine. J'en suis si loin maintenant.

J'ai ri de savoir que mon espion pratiquait un double jeu. Je ne peux laisser aucune trace en ce moment puisque je suis en rase campagne. Mais demain matin, en halle de Guéret, je vous promets d'y afficher mes pensées.

Vous me transportez Rod, de penser à vous rend mes pas si légers. Que ne donnerai-je pas pour qu'il les rendent plus rapides. 

Prenez soin de vous Rod, et méfiez vous des boulangères ! Elles sont des termites qu'il me plairaît d'exterminer. 

Toute à vous Rod.
Jamais je ne me suis sentie si près de vous mais il me tarde de l'être encore plus. 
Coucou !

Véra.
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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:37

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 01/03/1461 - 18:12:34
Titre : vivement l'hiver !

Mon doux rêve. 

Quel plaisir de vous lire adosée à un tronc d'arbre. Je profite encore des derniers rayons de soleil de la journée. Dans quelques minutes il passera derrière la colline et les premiers frissons m'envahiront. Je devrai prestement rentrer dans ce semblant de taverne et en attiser le feu. 
Aucun jeune homme, beau ou laid, ne me courtise. Et quand bien même cela serait, il ne trouverait point d'écho. Dans ces tavernes isolées, je me place toujours près de le porte, m'offrant toujours une échappatoire. 
Cet hiver rude n'est pas encore terminé, j'espère ardemment voir arriver les beaux jours avec leur chaleur et leur luminosité. Alors pourquoi, tout à coup, j'aspire à ces longues soirées d'hiver ? Les images qui me viennent ne sont que douceur et volupté. Je reste cependant avide de passer avant elles, les soirées estivales qui se profilent dans notre horizon. Coucou !

J'ai l'impression que je détiens un document que vous ne possédez pas et qui est cependant très utile à tout voyageur. La carte du secrétaire d'état. J'en ai deux, j'en joins une à ma missive. 

http://www.enparleor.fr/SE/frontieres.php

Il vous suffit de poser le doigt (cliquer) sur le duché ou comté que vous voulez traverser pour connaître le nom du prévôt afin de lui écrire avant votre arrivée et lui demander l'autorisation de traverser. Quand nous voyagerons ensemble, si vous le voulez, je me chargerai de cette tâche. Rassurez vous, vous ne resterez pas à rien faire, je vous en trouverai d'autres plus ......

L'idée que vous puissiez vous faire attraper et enfermer me tétanise. De là où je suis je serai complétement impuissante à vous venir en aide. Ne prenez pas de risque mon ange, le coucou peut bien sonner 1 journée de plus. Mais il me serait insupportable de vous savoir retenu contre votre gré. 

Je souris de vous savoir en taverne bien entouré, à discutailler de tout et de rien, à voyager par procuration, a rire des coquineries des autres. Comme j'aimerai être présente et partager avec vous tous ces moments, ma main retenue par la votre. Coucou !
Nous ririons ensemble, nous voyagerions virtuellement ensemble, nous échangerions de doux regards, sans doute un peu plus. Je vous écouterais parler, je suis peu bavarde. Nos peaux frissonneraient de se toucher. Coucou !

Je tiens à vous Rod, et je vous promets que je saurai arracher chaque pousse issue d'une mauvaise graine. Bien sûr qu'il y en aura, il y en a même en Eden. Il suffira de la clairvoyance de ce sentiment qui j'espère nous habitera, pour la détecter et s'en défaire rapidement. La pousse du chêne se détruit entre le pouce et l'index, l'arbre a besoin de la cognée et d'un difficile labeur. Gardons nous de devoir trop peiner.

Notre relation est tout à fait exceptionnelle. Nous avons inversé les choses. Les autres couples se voient, se regardent, se plaisent, se rapprochent et finissent par se découvrir, quelque fois avec les mauvaises surprises qui les font s'éloigner. 
Nous, nous nous découvrons épistolairement, nous nous rapprochons, ne reste plus qu'à nous voir, qu'à nous regarder. Même si je me souviens du jeune homme que vous êtes, certains de vos traits restent flous, nous nous sommes vus si peu.

Mon Rod, je n'oublie rien de ce que je voudrais vous dire, j'attends juste le bon moment. Mais Dieu que mon coeur pourrait en exploser. Alors je vous lirai, encore et encore, et je vous répondrai encore et encore. 

Je reçois votre tendre baiser et j'en dépose un sur la tête ronde de votre biset.

Votre Véra.
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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:37

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 01/03/1461 - 22:48:53
Titre : arfff ! termite en vue ?
Mon Rod, mon cher Ange.

Une missive de vous (et quelle missive) avant mon départ, je ne peux rien souhaiter de mieux. Je vais voyager avec vos mots dans mon esprit, dans mon coeur. Si vous saviez tout ce que je ressens. Un jour vous le saurez. Coucou !

Le coucou chantera tant qu'il voudra, jamais il n'alterera notre détermination. Prenez toutes les précautions. Si je me réjouis à l'idée qu'il termine dans nos estomacs insatiables, je suis certaine qu'il ne sortira pas de notre mémoire. Nous en reparlerons avec émotion et nostalgie sans doute. 

Cette damoiselle avec qui vous allez voyager jusque Cahors. Bien sûr, vous avez raison. A deux on est plus fort. C'est tout en amitié me dites vous. Je souris à cette précision. Point de mauvaise graine, je vous fais confiance bien sûr. Elle connaît vos objectifs ? Vous lui avez donc parlé de moi ? 
Mais je vous mentirais si je vous disais que je suis totalement tranquille, que ça m'est égal. Mais, moi aussi, je crois en votre objectif.

Vous me manquez aussi Rod, comme la sève manque à la feuille en cette fin d'automne. Et la feuille s'étiole et chute pour finir détruite, écrasée par la patte d'un animal ou d'un humain. Je ne serai pas cette feuille, je m'accroche et je reverdirai à votre sourire.

Mon ange je vais faire partir votre pigeon, il attend son baiser, il semble y prendre plaisir. J'espère qu'il en est de même pour vous. 

Demain, sera un jour de moins. 
Je prends la route avec vous. 
Votre Véra.
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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:38

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 02/03/1461 - 19:43:00
Titre : une douce mélodie
Mon évidence 

Ne vous en faites pas. J'étais exténuée ce matin, mais j'ai bien récupéré maintenant et le moral est remonté. Je ne vais pas être malade et mes bronches se portent de mieux en mieux. Au Mans je n'ai quitté que Lantarius que je considère comme mon grand'Père. Mais il m'écrit tous les jours. 

Je suis en taverne et je discute avec le gouverneur de Guéret. Il me propose de m'emmener vers Limoges mais il faudrait que je reste quelques jours à Guéret. Mais il ne sait pas combien exactement.
Alors non, je n'ai pas envie de perdre ne serait-ce qu'une journée

Continuez à me narrer vos soirées. Je me sens si près de vous, vous partagez avec moi, quoi de plus agréable ? quoi de plus probant. Racontez moi encore, comme je vous raconte. Moi aussi il me tarde que vous soyez à chacun de mes instants. coucou !

Je vais rester ce soir à Guéret et y travailler. Je partirai demain soir pour Bourganeuf. Enfin, je verrai car je vais devoir affronter une suite de noeud et il me faudra faire suffisamment de provisions. 

Oui je redoute le moment de notre rencontre, je le redoute autant que je le souhaite, c'est paradoxal, je sais. Mais je me connais, je sais comment je peux réagir. Oh mon Rod, saurez vous voir au delà des apparences ? Saurez vous apaiser mes craintes, saurez vous calmer mes appréhensions, saurez vous oublier celle que vous aurez devant vous, pour ne voir que celle que je suis vraiment, celle qui se dévoile dans ses missives ? 
Je me sais capable de froideur, de distance alors que tout mon corps brulera de désir. Saurez vous crever la carapace que vais me mettre ? Je suis sotte, je sais. 

Merci pour cette ritournelle mon ange, elle fut agréable à mon oreille. J'ai fermé les yeux et je nous ai vu, enlacés, les yeux fermés, et bougeant lentement comme sur une danse inconnue. 

Je souris en vous imaginant médiateur entre ces donzelles. Les femmes sont des pestes entre elles. Soyez courageux mon ange. Elles vous feraient devenir chêvre. 

J'ai reçu chacun de vos baisers, je les ai placés là où j'en avais envie ! et dont vous ne saurez rien. 

Je vous embrasse à mon tour.
Prenez soin de vous mon évidence. 
Je tiens à vous, je vous ... coucou !
Votre Véra.

P.S.) si elles venaient à se battre, tenez vous éloigné, elles vous grifferaient. 
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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:38

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 03/03/1461 - 11:09:01
Titre : Itinéraire


Mon évidence, 

J'ai pris un morceau de parchemin et j'ai fait un petit calcul. 
Si vous n'avez plus l'obligation de vous arrêter nous pourrions nous rejoindre jeudi à Tulle, enfin je crois que c'est là que je vous attendrai. 

Regardez donc ceci :


aujourd'hui, je suis à Bourgagneuf, vous à Villefranche
lundi je serai toujours à Bourga, vous à Cahors
mardi je serai à Limoges, vous à Sarlat (sauf si vous stationnez un peu à Cahors)
mercredi je serai sur le noeud 197, vous sur le noeud 348
jeudi je serai à Tulle, vous à Tulle aussi

Enfin si, encore une fois vous n'avez pas obligation de travailler.

Quoiqu'il en soit, je serai obligée de m'arrêter à nouveau à Tulle pour y travailler. Si je devais poursuivre ma route ça donnerait ceci :

vendredi je serai toujours à Tulle
samedi sur le noeud 348
dimanche à Sarlat
lundi à Cahors.

Dites moi ce que vous avez décidé.

Je dois vous laisser mon ange, j'espère pourvoir revenir tout à l'heure, pour mieux vous écrire tout ce que je ressens.

Vous me manquez et je tréssaille de penser que nous nous rapprochons enfin et que notre coucou n'a plus aussi fière allure. Il doit, à mon avis, sentir sa fin proche. 

Si vous recevez la moitié des doux baisers que je vous envoie, vous serez déjà comblé.

Votre Véra. 
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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:39

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 03/03/1461 - 16:03:27
Titre : Tulle !

Mon tendre coeur,

C'est au moment ou je prends quelques minutes de repos que votre pigeon m'arrive. Je le lis, avidemment, j'y répondrai mieux ce soir. 

Que toutes ces tracasseries administratives sont contrariantes. Mais, nous devons nous en accomoder. 

Filez mon ange, quitter ce comté si hostile. 

Je comprends bien votre désir d'enquêter sur votre soeur. Prenez le temps qu'il vous faudra. Même si mon coeur pense autrement, ma raison m'enjoint de vous tenir ce genre de propos. Si Cahors vous plaît, nous pourrons y revenir, quand vous voulez, aussi longtemps que vous voudrez. 

Je me demande si je rentrerai un jour au Mans, je n'en suis pas certaine. Je n'ai pas toutes ces qualités que vous m'octroyez. Je suis juste prévoyante.

Mon parrain m'a encore écrit. Il sent que je mon coeur bat plus fort. Il me pose des questions sur son ... *cherche son terme exact* son futur beau filleul. *rit*

Je ne lui ai pas donné votre nom, juste quelques indices tels que : vous êtes originaire du Mans, il vous connaît, vous êtes beau, érudit, intelligent .... Il cherche, il m'a demandé un indice j'ai juste donné : terre de glace.

Je dois retourner au champ mon ange. 

Je prendrai plus de temps pour vous écrire ce soir. Mon espion m'a ramené vos écrits. 

Oh Rod ! si vous saviez. 

Je vous embrasse
à ce soir

Votre Véra
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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:39

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 03/03/1461 - 22:39:11
Titre : Re: Re: Tulle !
Mon Ange, 

Me voici un peu libre pour vous répondre comme vous le méritez. Mais je ne vais faire que répondre à votre missive. Je n'ai rien à raconter sur moi, il ne se passe rien dans ma vie, je ne rencontre personne, je ne parle à personne. Mais je ne m'en plains pas, je suis bien car je ne suis qu'avec celui avec qui je veux être : vous !

Cette solitude me fait penser à notre cheminement, pas seulement celui de nos pieds, mais bien celui de ce sentiment qui grandit en nous et que, ni vous ni moi, n'osons nommer. Parce qu'il est trop fort, j'oserai même dire démesuré, compte tenu du peu de temps que nous avons passé ensemble. 
Promettez moi que nous allons nous rattraper ! 

Ce soir je reste à Bourganeuf, j'ai trouvé un emploi à 17 écus. Cela me permettra d'acheter de quoi me nourrir demain et les jours suivants. Puis je reprendrai la route demain soir. Je sais que je n'ai pas le droit de stationner à Limoges, mais j'ai du vous le dire déjà. 

Vous me manquez mon ange, je crois que, lorque nous nous rencontrerons, je serai capable de plonger dans vos yeux, de m'y noyer et de n'en ressortir que des jours et des jours plus tard. 

Nous préparons notre avenir proche. Vous vous rendez compte ? la semaine prochaine, plus que quelques jours ! je n'en reviens pas, je vais pouvoir me blottir dans vos bras, vous respirer, sentir la chaleur de votre corps ..... je souris, jamais je n'oserai faire tout cela si vous n'en prenez pas l'initiative, mais vous le ferez, n'est-ce pas mon cher ange ? 

Votre destination finale : Cahors ! Vous me raconterez ? vos soirées aussi ? tout tout ? je veux être là, à vivre les émotions en même temps que vous les vivrez. Je crois les doigts pour que vous retrouviez cette soeur. 

Je vais aller me coucher, les travaux des champs étaient pénibles. Mes pieds souffrent un peu de tant marcher. Ils ont pourtant des ailes maintenant. Demain sera une journée de grand repos avant de reprendre la route. 

Coucou, coucou, coucou, coucou !! chante bel oiseau ! ton chant me plaît de plus en plus. Mais il t'en cuira de nous avoir tant fait languir. 

Prenez soin de vous mon bel ange.
A demain, c'est dans vos bras que je ferme les yeux.
chacun de bos baisers s'est posé sur mon cou. 

Votre Véra.
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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:40

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 04/03/1461 - 20:16:27
Titre : Re: Arrivée à Cahors
Mon doux rêve. 

Soulagée de vous savoir arrivé à destination. Des fruits dites vous, hummm quel régal. Le printemps nous apportera bientôt ceux qui nous ont tant manqués de tout cet hiver si rude. Nous les partagerons.

Alors ? comment est-ce Cahors ? racontez moi. Avez vous trouvé des traces de votre cousine ? Je croise les doigts pour que ce soit oui. 
Bourganeuf est ... sans aucun intérêt. Invitée en halle par un tavernier à venir à leur rencontre, je l'ai fait. Quelle déception. Bien sûr il m'a payé une chope, mais je me suis sentie complétement à l'écart de leur discussion. Enfin tout ceci n'est pas bien grave pour ne pas dire sans importance. 

Ne vous en faites pas bel ange, la prévôt m'a aussi demandé des renseignements avant que d'accepter mon LP. Elle fait son travail. Je me suis sentie transportée sur un petit nuage à vos mots : "rejoindre mon aimée". Lui avez vous précisé que j'avais moi aussi obtenu un LP ? Elle saura que je n'ai pas fait parler de moi et sera sans doute plus encline à vous faire confiance. 

Cette semaine me paraît être une des plus longues qu'il m'est été donné de vivre. Mais il me faut me raisonner. Demain je serai à Limoges, Mercredi je serai en pleine campagne et Jeudi à Tulle. Et c'est là que je vous attendrai. J'y serai une journée avant vous et je crois que ça ne sera pas inutile. Elle me permettra de me rendre présentable à vos yeux et me préparer à notre rencontre. 
J'espère ne pas trop vous décevoir. Mais nos anges pourvoiront à mes lacunes. J'en suis certaine. 

Mon oreille est impatiente, mes yeux pétillent de vous lire. 

Prenez soin de vous cher Ange. 
Votre Véra, votre très cher A.
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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:40

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 04/03/1461 - 23:09:22
Titre : un peu de moi !
Mon bel ange !

Me voila installée sur mon bagage, en attendant qu'on ouvre les portes de la ville. Je pense à vous, je regarde le ciel étoilé. La nuit sera froide, mais éclairée par la lune qui m'aidera à poser mes pieds là où il le faut. Et voila qu'un ramier que je reconnaîtrais entre toute une volière arrive et fond sur moi. Juste le temps de l'attraper et de me saisir de votre missive. 

Quel plaisir de vous lire, mon tendre A. 
Votre courrier, vos mots vont poser des ailes à mes bottes. Demain la grande ville, Limoges. Elle me fait un peu peur, mais j'imaginerai ma main dans la votre et je me sentirai plus forte. 

Merci pour cette esquisse du pont, il a l'air magnifique. Je rêve de me promener le long de cette rivière avec vous, je nous imagine enlacés, parlant de tout et de rien, faisant des projets, décidant de notre avenir, ou, plus légèrement, nous disant tout ce que nous nous interdisons d'écrire. Nous arrêtant de temps à autre pour nous regarder, nous enlaçant pour mieux nous sentir.
Oh oui Rod, promettez moi que nous reviendrons dans cette belle cité que vous me décrivez. Vous en parlez si bien ! Votre rose, je veux être bien mieux que cela pour vous. Mais ..... coucou ! 

Les voyageurs se pressent autour de moi, ils commencent à s'agglutiner, vivement que les portes s'ouvrent, je n'aime pas me sentir entourée. Des regards se posent sur moi, je les ignore, je continue à vous écrire. Je ne suis qu'avec vous et le monde pourrait s'écrouler, rien ne me ferait penser à autre chose qu'à vous et moi. Ca parle fort, ça gesticule, mais je reste concentrée sur nous deux. 

Savoir encore plus de moi ? Vous aurez tout le temps de me découvrir. Certaines choses vous surprendront, d'autres vous déplaîront, certaines vous amuseront. Je suis sauvage Rod, je suis timide, je peu me taire longtemps, mais je me sens capable d'une énorme passion. Peut être vous fera t elle peur quand vous l'aurez en face de vous. Mais je vous en laisse la surprise, bonne ou mauvaise. Je ne sais pas moi même quelle amoureuse je peux être. Car oui, enfin, c'est bien de cela dont il s'agit. 

Ah voila que les portes s'ouvrent enfin. Je vais faire partir votre ramier. Il aura pour vous un baiser sur la tête. Je vais laisser filer en avant le plus gros des voyageurs. J'aime marcher seule, sans devoir entretenir une conversation qui n'est pas la mienne, qui ne m'interesse pas. 

Je marche vers vous, vers nous. 

Je vous embrasse en fermant les yeux, en faisant passer par ce baiser une partie de ce que mon coeur porte. Tout ? l'oiseau serait incapable de décoller.

Votre Véra.
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MessageSujet: Re: Les lettres de Véra   Les lettres de Véra EmptyDim 17 Mar - 13:41

Expéditeur : Veralucie
Date d'envoi : 05/03/1461 - 18:54:36
Titre : il le fallait !
Mon très cher Rod,

Je suis absolument désolée que vous n'ayez pas retrouvé cette jeune personne de votre famille. Je sais que cela vous aurait rendu heureux, et votre bonheur est pour moi une de mes priorités. Mais je suis contente aussi que vous soyez allés au bout de votre quête. Vous souvenez vous qu'un jour vous m'avez dit à peut près ceci : "si vous me demandez de faire demi-tour Véra, je rebrousse chemin dès demain". Si vous saviez comme j'ai été tentée de vous crier "oui ! revenez", si vous saviez ce qu'il m'a fallu de sagesse pour ne pas le faire ! Mais aujourd'hui, je suis fière et satisfaite. Evidemment nous serions l'un près de l'autre à l'heure qu'il est, heureux d'être assis ensemble, de nous tenir la main, de nous regarder. Mais ... notre relation aurait été bancale, plus ou moins. Avec toujours ce regret de ne pas avoir tout fait pour la retrouver. 
Alors, si cette journée ne vous a pas comblée, elle n'en est pas vaine pour autant. 

Fermez les yeux Rod, imaginez ma main posée sur votre visage, l'attirant tout en douceur sur mon épaule. Ma tête posée ainsi sur la votre, je ferme à mon tour les yeux et ensemble nous nous réconfortons. 

Oui les lois sont quelques fois inadaptées, contradictoires aussi. Et les prévôts font souvent preuve d'étroitesse d'esprit ou refuse de prendre leur responsabilité. N'ayant jamais tenu ce poste, je me demande si, en haut lieu, on leur permet des prises d'initiatives. J'espère qu'il n'en est rien et qu'ils ont au moins cette excuse là.

Je n'ai pas non plus de grandes choses à vous raconter. Limoges est une ville peu accueillante. Enfin j'en juge par un contact désagréable que j'ai eu avec une jeune nobliaute. Elle m'a toisée, je ne l'ai pas jaugée moins. Elle prétendait que je l'avais bousculée parce que nous sommes entrées en même temps. Enfin, ce ne fut pas très grave. Mais jamais je ne m'abaisserai ni m'excuserai pour une chose que je n'ai pas faite. 

Demain je serai sur un noeud et je me demande si je ne préfère pas la compagnie des oiseaux, des animaux sauvages, des insectes, celle de vos missives que je relirai à celle de ces petites arrogantes.

Je crois que je vais attendre près des portes qu'elles s'ouvrent enfin. Dans deux jours je sera arrivée à destination. Deux jours .... coucou ! 

Je me languis au moins autant que vous mon ange. 
Je vous embrasse
Votre rose rose, votre Véra.
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